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Mise à jour : 20-Jui-2010 |
L'Aurès
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Théâtre Régional de Batna (Aurès) - 1er Festival du théâtre d'expression amazighe de Batna du 10 au 18/12/2009 - voir les photos |
Débat autour du livre de Said SAADI sur le colonel Amirouche Résumé de la conférence de Saïd Sadi du 12 juin 2010 à la salle de la CFDT de Paris
Cette conférence fut intégralement enregistrée
par les soins de l’ACB. Compléments
d'informations à travers une version aurésienne
Dans cette bataille d’hommes permettez l’intrusion d’une femme car n’oubliez pas que la transmission du malheur autant que du bonheur s’opère par les femmes. Premièrement, je ne sers aucune chapelle, ni mosquée, aucun groupe d’intérêts et n’obéis à aucun conseiller ou rédacteur, seul le militantisme de terrain me commande, aucune autre motivation ne m’anime. Deuxièmement, je ne me permettrai pas de porter des jugements sur qui que ce soit car mes compétences historiques sont le fruit d’une mémoire forgée pendant la Révolution et d’une bibliothèque composée de différentes sources qui me permettent de savoir que l’objectivité n’existe pas puisque les documents d’archives et les ouvrages d’histoire sont eux-mêmes rédigés selon la subjectivité de leur auteur ou de son commanditaire. Deux exemples tirés du livre de l’historien Gilbert Meynier, pourtant réputé neutre, nous interpellent par leurs affirmations erronées : en page 197 l’auteur écrit « dans l’été 1957, le chef nemouchi Abbas Laghrour tenta d’éliminer en même temps ses rivaux et vraisemblablement aussi Mahsas lui-même… » dans les réponses adressées au général-major Benmalem ... lire la suite (format PDF) Du
« BTS au tribalisme » ou comment dénigrer
une région à travers un hommage, Par : Guentas Elaâtra Sans entrer dans une guerre des mémoires, nous avons cherché à savoir qui est l’auteur de l’hommage rendu au colonel Amirouche (El Watan 29 et 30 mars 2004), 42 ans après l’Indépendance algérienne. Hommage personnel rendu au détriment d’une région et de sa population dont la transmission intergénérationnelle s’est toujours faite à partir de récits de tués, de séquestres, de famines, de déportations (Corse et Cayenne), de dépossessions et d’agressions culturelles. Nulle part nous n’avons trouvé cité, pour faits de guerre, le nom du général-major en retraite Benmaâlem. Après enquêtes auprès de combattants, de militants aurésiens durant la Révolution et d’historiens de différents bords, leurs réponses furent identiques à cette source . Celle-ci nous renseigne sur son parcours et nous indique que le général-major, qui se présente : « secrétaire du colonel Amirouche pendant la Révolution », est parti en retraite en 1991 avec un grade de général-major, les combattants aurésiens sont tombés au champ d’honneur sans grade. Le général-major nous assure « avoir vécu et vu personnellement le tribalisme des aurésiens », lors de la mission confiée au colonel Amirouche dans les Aurès, après le congrès de la Soummam. Il n’est pas question pour nous de douter des affirmations du général-major mais les insinuations et les contres vérités contenues dans son hommage ne peuvent nous laisser, comme d’habitude, indifférents. Certes « la propension à des glorifications disproportionnées et l’inclination à des condamnations improvisées portent préjudice à sa crédibilité… » (Capitaine Abderrezak Bouhara). Nous savons aussi que nul ne détient une vérité absolue, surtout s’agissant de la Guerre d’Indépendance algérienne et que « le genre qui convient le mieux à la falsification de l’histoire est l’examen d’un problème en pièces détachées ». Il nous semble, aussi, que la mémoire personnelle, chargée de subjectivité, ne peut prétendre refléter l’histoire nationale d’un peuple. Combien furent-ils et sont-ils les ennemis des Aurésiens , qui s’évertuent, de différentes manières, à vouloir effacer de la mémoire collective que « les Aurès avaient été longtemps le symbole de notre marche vers l’indépendance. Il est indéniable qu’en attirant une partie des troupes françaises sur leur terrain, en raison de l’âpreté de leur lutte les Chaouias ont permis à d’autres wilayas de parachever leur préparation pour rentrer de plein pied, avec une plus grande efficacité, dans le conflit libérateur. » Que de mensonges et de mythes ont été
déversés sur une population dont les plaies ne
sont pas encore cicatrisées et certaines ne le seront
jamais. Population qui n’écrit pas pour se mettre
en avant ou pour se placer sur un quelconque piédestal.
Piédestal, dont elle n’a pas besoin, puisque, pour
elle ne prime que le devoir accompli : vivre libre !! Le général-major veut ignorer TOUS
les facteurs qui ont motivé les révolutionnaires
aurésiens et qui ont décuplé leurs sacrifices
pour se libérer en libérant leur pays. Le général-major arrive à oublier l’essentiel des raisons des méfiances aurésiennes quelles soient vis-à-vis des combattants de l’intérieur ou de l’extérieur. Méfiances dues aux multiples difficultés imposées par la nature du conflit des « va nu-pieds » contre la quatrième puissance militaire de l’époque qui voulait se venger de sa défaite pétainiste de 1940 et de sa défaite indochinoise. Puissance qui bénéficia de l’aide matérielle de ses partenaires de l’Alliance atlantique. Dès 1955-56, les USA lui livrèrent des B26 et des chasseurs bombardiers Corsair. Le général-major ignore ou minimise la présence américaine dans le conflit, présence qui se manifesta aussi dans le renseignement, bien avant le déclenchement de la Révolution comme le rappelle ce chercheur américain : « en septembre 1952, un rapport de la CIA prévoyait un développement de l’agitation nationaliste et notait que l’importance de la population d’origine européenne ferait du problème algérien, un problème infiniment plus difficile à résoudre que celui de la Tunisie ou du Maroc.. ». Cette aide dans le renseignement ne fut pas seulement celle des pays de l’Alliance atlantique, il y eut d’autres services et même certaines personnes. Nous citerons deux exemples connus par tous ceux qui s’intéressent de près à cette guerre : - Depuis sa création le MOSSAD agissait en Algérie ainsi que le révèle cet acteur de premier plan : « les relations entre le SDECE et le MOSSAD sont d’ailleurs excellentes, les nuages ne viendront qu’avec le général de Gaulle et la « piscine » ne s’oppose pas à des relations directes et discrètes entre le deuxième Bureau d’Alger et celui de Tel-Aviv pour tout ce qui touche à la guerre d’Algérie. La liaison s’effectue par l’intermédiaire d’un pharmacien de la rue Michelet dont un frère, émigré en Israël depuis 1947, appartient précisément au MOSSAD. Elles subsistera jusqu’en 1961 et fournira, dans certains domaines des informations souvent plus précises que celles du SDECE et toujours plus fraîches ». -ce partenariat se poursuivit jusqu’au Moyen-Orient «… Enfin, les liens noués jadis entre les communautés minoritaires, juives, coptes ou italiennes subsistent. Le MOSSAD en bénéficie… ». - N’est-ce pas Nicolas Cocavessis, Grec parlant parfaitement l’allemand, l’italien, l’anglais et le français, agent des services de renseignement français, qui se fit engager comme radio, sur l’Athos et qui fit échouer l’opération du transport d’armes pour les maquis algériens ? « Certes, la France aurait connu un jour ou l’autre d’importants problèmes, car, dans le contexte international, le pays se trouvait inéluctablement engagé sur le voie de l’émancipation et, donc, de l’indépendance. Mais l’absence au 1er Novembre 1954 d’un foyer insurrectionnel armé dans l’Aurès aurait très certainement changé le caractère de la révolte : rappelons-nous les hésitations des Kabyles eux-mêmes surtout après l’échec de leurs tentatives pour s’emparer d’armes dans la Mitidja ». Est-ce une version aurésienne de dénigrements sur une autre région combattante, tel l’article du général-major ? Non, nous retranscrivons, sans transformation, une source du camp adverse.
La lecture ethniciste du général-major résume des difficultés liées, à la fois à la forme du conflit, une guerre révolutionnaire, et aux moyens matériels et humains disproportionnés des adversaires en présence au seul fait « tribaliste ». Transformer des faits de guerre en comportements tribaux pour quels buts ? Préférer asséner « ses » vérités plutôt que de rechercher les tenants et les aboutissants de comportements qu’il qualifie froidement « de tribalistes » pourquoi ? Le général-major oublie qu’un événement produit plusieurs versions et comportements surtout en période de guerre révolutionnaire. Tomber dans la simplification en traitant d’une période complexe et compliquée, l’auteur ne risque-t-il pas de ternir sa propre image et de dévaloriser l’hommage à un héros ? Le général-major, tel le lieutenant-colonel
Caillet , tels les relais du pouvoir colonial habituels, les
membres des SAS et les harkis qui se battaient pour conserver
« l’Algérie française », semble
pencher pour des tares génétiques tribalistes
des Aurésiens. Visions qui firent créer, à
l’ethnologue Jean Servier, la première harka, la
première SAS au général Paillard, dès
le 2/11/1954, dans la ville de Ben Boulaïd (Arris). L’issue
du conflit donne la mesure de ces visions ethnicistes qui perdurent
chez le général-major. En suivant son raisonnement
nous pouvons nous demander pourquoi le Président Zeroual
ne s’est-il pas entouré de sa cour régionaliste
et spirituelle tel Bouteflika depuis 1999 ? Pourquoi, depuis
1962, n’existent-ils pas de partis régionalistes
ou mouvements tribalistes dans les Aurès ? Fin octobre 1957, après la réunion du CCE à Tunis et sa visite à Bourguiba, celui-ci dira « …N’oubliez pas que la Révolution algérienne s’est déclenchée, non seulement contre le pouvoir colonial, mais aussi contre les pouvoirs politiques algériens auxquels les fellaga reprochaient d’avoir échoué. Ils ont une méfiance maladive des intellectuels. La réalité, pour eux, c’est le combattant de la montagne et son fils ». Donc, dirons-nous comme Jean Vaujour « Je déteste les Mémoires modernes. Ils sont généralement écrits par des gens qui ont complètement oublié leurs souvenirs et n’ont jamais rien fait qui vaille qu’on se le rappelle. Il vaut certainement mieux laisser à des historiens le soin de reconstituer le déroulement d’événements aux conséquences capitales pour notre pays au cours de ce siècle. Encore faut-il fournir à ceux-ci les matériaux qui leur seront nécessaires… ». Matériaux et non idées personnelles. Le général-major ne nous éclaire pas, par exemple, sur l’origine sociale et l’âge de ces valeureux combattants qu’il découvre pour la première fois, savait-il qu’Adjoul, est âgé de 32 ans, Chihani et Abbas ne comptabilisent pas 50 ans à eux deux. Savait-il ce que ces résistants recommandaient ou pensaient de leur cause ? C’est bien parce que ces combattants de terrain avaient mesuré, le subissant, le poids du rouleau compresseur qui les étouffait et qu’ils avaient compris la nécessité de conserver l’unité nord-africaine combattante pour aboutir aux Indépendances que « Chihani n’a pas accepté que Bourguiba, le Tunisien, brise le front de lutte nord-africaine, en se contentant de l’autonomie interne octroyée à son pays par la puissance coloniale qui, ainsi, a eu les mains plus libres en Algérie » (juillet 1955). Le 8 février 1958, Salan fit bombarder la population civile de Sakiet-Sidi-Youssef (Tunisie), qui paya un lourd tribut, n’était-ce pas ce que craignaient les « aurésiens tribalistes » ? Concernant les « batailles tribales »,
Adjoul et Abbas ne reconnaissaient-ils pas que « la Révolution
a un seul chef et ce n’est pas Messaoud Benaïssa
mais Si Chihani, Abbas n’hésitant pas a qualifier
Benaïssa de traître à la CAUSE NATIONALE »
? Pourquoi le général-major ne nous
rappelle-t-il pas la Loi des « pouvoirs spéciaux
» du 26 mars 1956, dont cinq décrets fixaient des
mesures de sécurité qui seront mis au point en
priorité. Ces décrets couvriront tous les crimes
commis par l’armée coloniale et permettront, le
11 avril 1956, au Gouvernement de rappeler 70 000 jeunes ayant
déjà effectué leur service militaire légal.
Selon le général-major ces militaires sont venus
assister au spectacle « des tribalistes aurésiens
qui s’entretuaient » ! Le 29 décembre1956,
est-ce pour assister à ce spectacle que la foule européenne
algéroise hurlait « CRS dans les Aurès »? Selon de nombreuses sources, même les harkis de l’Aurès, s’ils ne furent, certainement pas, des enfants de chœur, ils ne se conduisirent pas comme Surcouf dont les anciens habitants de la Casbah n’ont pas oubliés « …les bleus de chauffe dont le chef kabyle décoré de la Légion d’honneur et de la Médaille militaire, va se rendre célèbre sous le nom de Surcouf…Il est devenu une sorte de robot sanguinaire… ». Ces survivants rappellent que lorsque Adjoul se rendit à l’armée coloniale il ne fit pas autant de dégâts que d’autres supplétifs dans d’autres régions. Pourtant il était atteint de « tribalisme » selon le général-major… Le sang versé, s’il rend compte du courage, il témoigne aussi de la sévérité de la lutte armée coloniale qui augmenta ses moyens et adapta sa tactique dans les Aurès, ce qui fit écrire à Maurice Laban (pseudo Mustapha) dans sa lettre publiée par le Canard Enchaîné, en mars 1956 : « parce que la pondération n’a servi à rien – L’Aurès a été mis à feu et à sang, enfants et hommes sans défense massacrés par milliers, tout cela qu’on ne l’oublie pas, non seulement par des légionnaires, mais aussi par les petits soldats français du contingent ». Le général-major n’a ni vécu,
ni vu de bombardements au napalm sur les Aurès par des
B26, comme le représentent les photos de la collection
de Georges Rougeot , car, comment aurait-il pu parler de «
retrait de l’armée française » sans
renier ses souvenirs ou ses blessures ? C’est par la confrontation des témoins et des faits qu’un début d’éclairage objectif peut naître sur la Révolution.
Quelques faits tirés de l’ouvrage de Mohamed Harbi, acteur et historien de la Guerre d’Algérie, démentent les affirmations du général-major : - « au moment du congrès, les participants n’ignorent pas la mort du Ben Boulaïd » Nous faire croire que de mars 56 à août 56, soit 6 mois après l’assassinat militaire du dirigeant de la wilaya I, la presse colonialiste et les tracts de l’armée coloniale, décrivant l’assassinat de Ben Boulaïd, n’étaient pas parvenus entre les mains des « congressistes qui ne savaient pas la mort de Moustafa », de qui se moque-t-on ? - La lecture des pages 160 à 170 explique, en partie, les griefs de certains responsables de la Révolution algérienne portés sur le congrès de la Soummam (20/8/1956), qui ne défavorisa pas seulement les « aurésiens tribalistes ». La lettre de Krim Belkacem, en page 171, nous renseigne sur la complexité de ce conflit et des hommes qui l’ont mené. - Pourquoi, par exemple, avoir détaché Souk-Ahras du Constantinois pour ce congrès ? Pourquoi le général-major ne nous informe-t-il pas sur le comportement malsain des militaires colonialistes qui assassinaient Ben Boulaïd et Larbi Ben M’Hidi pendant que d’autres responsables révolutionnaires s’entredéchirer. « … Ferhat Abbas tient Boussouf, Bentobal et Krim pour des individus capables de tout, - Autrement dit, constate IKS (son secrétaire), sarcastique, on s’épie, on se méprise, on se hait. Décidément l’Algérie n’a plus rien à apprendre de la France» (général Jacquin, p. 226). Et, pendant que Guy Mollet prônait que « le gouvernement entend donner à l’armée sa pleine efficacité », efficacité durement vécue par les aurésiens en priorité - « Dans les Aurès à Foum-Toub, Arris, Khenchel, Batna, j’ai vu mettre en place un formidable appareil de répression contre les quelques 300 maquisards qui, nous assurait-on, tenaient la montagne. Colonnes de blindés, unités de parachutistes, canons de 75, aviation, c’est un pays plongé dans la guerre que je découvris » ( Robert Barrat). D’autres responsables algériens rencontraient
l’ennemi. Nous ajoutons quelques dates d’autres rencontres révélées dans l’ouvrage du général Henri Jacquin, qui occupa plusieurs postes au sein des services secrets français en Asie et en Afrique du Nord de 1931 à 1962, certes ses informations sont orientées mais elles décrivent des actes. Ainsi on peut découvrir : - « la réunion de Tunis ne devait
d’ailleurs rien aux contacts noués au Caire le
12 avril 1956 entre les représentants du Parti Socialiste
français et la délégation extérieure
du FLN » (p. 143). Le général Jacquin lève le voile sur un secret connu de quelques uns : « Les services de renseignements auront très vite connaissance du document (Congrès de la Soummam) grâce à Tamzali, un industriel algérois acquis à la rébellion auquel Ben Khedda en a confié un exemplaire ». (p. 145 ) Sa version sur le détournement, le 22 octobre 1956, par les autorités françaises de l’avion transportant les responsables du FLN, ne le fut pas grâce à des informations ou contacts auréseins, du fait de leur climat malsain constaté par le général-major ! Maquisards, militants et nombreux résistants de l’ombre savaient qu’ils pouvaient, à chaque instant être victime de l’imprudence de l’un d’entre eux ou de la délation des relais du pouvoir colonial. Frantz Fanon, thérapeute et engagé dans la révolution algérienne ne théorisait-il pas que « Le peuple sous-développé doit à la fois prouver, par la puissance de son combat, son aptitude à se constituer en nation et par la pureté de ses gestes qu’il est, jusque dans ses moindres détails, le peuple le plus transparent, le plus maître de soi. Mais tout cela est bien difficile ». Par une visite le général-major
ne pouvait savoir que l’Aurésien est allergique
à la domination surtout lorsque le prétendant
n’a pas prouvé sa qualité de meneur au combat. - Les massacres de « la nuit de la Soummam » du 13 avril 1956, - Le ralliement de nombreux villages en « Petite Kabylie » au printemps 1956 , - Le massacre de Melouza (374 morts), en wilaya III, le 28 mai 1957 par les unités du FLN sous la direction du capitaine Arab sur ordre de Amirouche, - Les contre-maquis qui arrivent à interdire l’accès d’endroits stratégiques aux révolutionnaires, dans l’Ouarsenis, Wilaya IV : - Celui de Belhadj Djillali Abdelkader (deux bataillons composés de plus d’un millier d’hommes) - Et le plus médiatisé, celui du Bachaga Boualam avec l’ensemble de son douar. Selon certaines sources « la Bleuite », en Wilaya III et IV, de 1958 à fin 1960 provoqua 4 768 exécutions de cadres pour complot ou trahison après jugement, et les exécutions sommaires de résistants sans grade demeurent jusqu’à ce jour « secret d’Etat ». - Secret d’Etat, aussi, « L’Affaire Si Salah (Mohamed Zamoun), Commandant politique et militaire de la Wilaya IV et ses deux compagnons » qui proposèrent la « paix des braves » et furent reçus à l’Elysée, le 10 juin 1960, par le général de Gaulle. Il conviendrait de multiplier les enquêtes avant d’affirmer savoir après UNE VISITE dans les Aurès. Savoir contredit par les maquisards survivants, les militants(tes) des douars, des villages et des villes, dont le sang fut la chair de la lutte. Eux qui tombèrent plus d’une fois sans rencontrer une main amie, qui connurent la faim, la soif et la torture. Le général-major ne se souvient pas des 2 millions de soldats français ( plus leurs supplétifs armés et civils) qui ont été engagés face à 9 millions « d’indigènes » dont 2 350 000 déportés dans les « centres de regroupements ». « Une fois de plus, c’est dans les Aurès qu’on trouve l’origine de ce fait. Grâce aux documents et témoignages recueillis nous sommes en mesure d’affirmer que les premiers centre de regroupements datent de 1955 et que leur réalisateur est le général Parlange ». Les mythifications et mystifications ne peuvent avoir cours devant des survivants. Amirouche Les témoignages de plusieurs survivants démentent les affirmations du général-major : - De nombreux résistants se souviennent qu’« un petit détachement l’accompagnait ». - Adjoul précise que « j’ai
bien reçu une invitation. J’ai envoyé deux
tissals pour me faire préciser le lieu et la date. J’attends
toujours la réponse ». Attente partagée
par les responsables de l’Extérieur (Voir les pages
citées de l’ouvrage de Mohamed Harbi). Au contraire, du général-major nous nous interdisons tout jugement sur ce héros, le témoignage d’un vieux villageois de Tiroual corrobore ceux des Aurésiens, même si le témoignage individuel ne soit jamais garanti d’infaillibilité et nécessite des vérifications approfondies : « … je vis une tragédie. Je dois continuer le combat noble menant à l’émancipation, mais que vienne rapidement l’indépendance. Il ne faudrait pas qu’elle traîne en longueur : car sinon le jour de l’Istiklal, il ne restera ici qu’Amirouche et Dieu » Celui d’un autre héros ne peut être diffamant : « C’est la première fois que je vois Amirouche…Il ne parle qu’extermination des traîtres qui, selon lui, envahissent la Kabylie. Impossible de lui faire entendre raison. Il a réussi à contaminer Si M’Hamed qui n’est plus le même depuis son voyage en wilaya III, et portera en wilaya IV la folie des purges ». Chacun a publié sa version et ses commentaires,
la vérité n’étant pas là,
la modestie devrait primer. Les archives les plus intéressantes,
« …monceau de papiers estampillés «
confidentiel », « secret », « très
secret » , en Algérie et en France, n’étant
pas accessibles, y compris, aux chercheurs, celles mises à
leur disposition sont de moindre importance. Les sources françaises qui ne portaient
pas les « Hors La Loi des Aurès » dans leur
cœur avouent : - Bigeard parlant du 8 juin 1956 dans les Nememchas
: « cette bande est remarquablement commandée,
gonflée, disciplinée…était commandée
par Laghrour Abbès, chef de la rébellion pour
l’Est constantinois, bande courageuse, manoeuvrant remarquablement…
» « … je mentionnais également la valeur
du chef rebelle, manoeuvrant admirablement après avoir
défendu des positions très bien organisées
». Le récit de combats de Monsieur Abderrezak Bouhara (kabyle), qui débuta djoundi en 1956 dans la zone Aurès-Nememchas, est un désaveu au « tribalisme » constaté par le général-major : «la complexité du combat mené par le FLN et l’ALN rend parfois imprévisibles les réactions des hommes. Les exigences de cloisonnement indispensables à la préservation de leur organisation, ont leur revers de la médaille… ». « Les Aurès constituent une région emblématique dans la Révolution de Novembre. Il s’agit là de données historiques indéniables. Il n’existe pas de régularisation avec effet rétroactif quand il s’agit des faits clairement établis de l’histoire ».
Des Ouled Boussaka (Amammra) dirigeait les Aurès-Nememchas
en disant « Je n’ai pas pris le maquis pour l’amour
du pouvoir ». « Laghrour en prison » information donnée sans précision par le général-major, est-ce pour raisons de divergences avec les autres révolutionnaires algériens ou avec le pouvoir tunisien, comme on peut l’imaginer, puisque « en décembre 1955, il s’est seulement rendu à Alinas pour rencontrer un groupe de combattants youcefistes invités par Abbas Laghrour qui leur a remis quarante millions de centimes et soixante armes automatiques pour activer le front anti-Bourguiba ». Abbas a sacrifié sa vie, laissant une veuve et deux orphelins pour libérer son pays et son peuple de la nuit coloniale. sa famille fut déportée à M’Toussa dès décembre 1954 et son père mourut sous la torture en février 1955, la comptabilité macabre remplit les dossiers de l’armée coloniale et hérite des insultes du général-major. La tombe de Abbas s’aligne à côté de celle de Amirouche !! Pour qui a vu le film français « L’Armée des Ombres » sur la Résistance française sait quelles sont les difficultés matérielle et humaine de combats disproportionnés. Tels sont les faits, à ce jour, suivant les témoignages de ceux qui rompt la loi du silence et les documents accessibles, le général-major en tire gloire et profits en travestissant leurs significations. Comment conclure face à un flots d’injures
qui méconnaissent l’histoire récente et
ancienne des Aurès : Dihya (des Amammras), face aux invasions
Arabes, n’a pas défendu uniquement ses champs,
les Révolutionnaires du 1er Novembre 1954 furent dans
la logique ancestrale. Zeroual, Président de la République,
avait « jeté l’éponge » face
aux manipulations politiciennes et médiatiques.
En 2003, nous reçûmes le témoignage bouleversant de Gérard Fuchs qui découvrit les horreurs pratiquées par l’armée française dans les Aurès d’avril 1961 à avril 1962, « horreurs qui hantent ma mémoire brisée » nous confiait-il, puisse le général-major l’entendre. Les
Résistants français, face au nazisme, représentaient
20% de la population.
Irwin M. Wall, « L’influence américaine sur la politique française 1945-1954 », Balland, 1989, p. 393. Henri Jacquin, « La guerre secrète en Algérie », Olivier Orban, 1977. Achour Cheurfi, « La classe politique algérienne de 1900 à nos jours », Casbah, 2001, p. 90 : « Officier supérieur de l’ANP et membre désigné du Conseil de la nation (1997-2000). Né à Kelaât Abbas (Béjaïa). Licencié en droit de la Faculté de droit d’Alger. A rejoint l’ALN en 1956 en W. III où il a assumé diverses responsabilités. Après l’indépendance il a occupé plusieurs fonctions au sein de l’ANP et à la Présidence de la République dont commandement des 4ème et 2ème régions militaires, secrétaire du Conseil de sécurité et directeur de Cabinet de la Présidence de la République. Nommé général en 1984 et général-major en janvier 1991 ». Mohamed Harbi et Gilbert Meynier, « La dernière frappe du révisionnisme médiatique », Confluences Méditerranée, N° 48, Hiver 2003-2004. Volontairement, nous utiliserons les mots aurésiens afin de répondre à la propre pensée du général-major. Commandant Azzedine, « Les Fellagas », ENAG, 1997, p.148. Les Résistants français, face au nazisme, représentaient 20% de la population. Irwin M. Wall, « L’influence américaine sur la politique française 1945-1954 », Balland, 1989, p. 393. Henri Jacquin, « La guerre secrète en Algérie », Olivier Orban, 1977. Jean Vaujour, « de la Révolte à la Révolution, aux premiers jours de la guerre d’Algérie », Albin Michel, 1985, p. 420. Lieutenant-colonel J. Caillet, « Hiver à Tebessa », Berger-Levrault, 1958. L’unique Président « chaoui » depuis 1962. Présentée par Bernard Michel, « Le Destin tragique de l’Algérie française », tom II, Ed. de Creville (Suisse), 1971, p. 166. Jean Vaujour, « de la Révolte à la Révolution, aux premiers jours de la guerre d’Algérie », Albin Michel, 1985, p. 449. Mohamed Larbi Madaci, « Les Tamiseurs de sable, Aurès Nememcha 1954-1959 », ANEP, 2001, p.107. Mohamed Larbi Madaci, « Les Tamiseurs de sable, Aurès Nememcha 1954-1959 », ANEP, 2001, p.111. Idem, p. 191. Guy Mollet Président du Conseil, F. Mitterrand ministre de l’intérieur puis ministre de la justice et R. Lacoste, ministre résidant à Alger, tous socialistes. à l’Assemblée Nationale. JO du 3/11/1954. Présentée par Bernard Michel, « Le Destin tragique de l’Algérie française », tom II, Ed. de Creville (Suisse), 1971, p. 145. Patrick-Charles Renaud, « Aviateurs en guerre, Afrique du Nord-Sahara 1954-1962 », Grancher, 2000. Aïssa Kechida, « Les architectes de la Révolution, témoignage », Chihab Editions, 2001. Tous les combattants et militants aurésiens à qui nous avons demandé d’écrire leurs biographies ont refusé, nous répondant : « le pays est libre que veux-tu de plus, n’oubliez pas les morts et les sacrifices, c’est tout ! » Mohamed Harbi, « Les Archives de la Révolution algérienne », Jeune Afrique, 1982, p.167. Dans les quotidiens colonialistes, non seulement les premières pages donnaient les gros titres, mais à l’intérieur existaient des rubriques spéciales « terrorisme et répression » détaillant le moindre fait ! Robert BARRAT, « Les maquis de la liberté, un journaliste au cœur de la Guerre d’Algérie », ETC/Entreprise Algérienne de Presse, 1988, (P. 89). Présentée par Bernard Michel, « Le Destin tragique de l’Algérie française », tom II, Ed. de Creville (Suisse), 1971, p. 67. Frantz Fanon, « Sociologie d’une Révolution », Maspéro, 1960, p.10. Note d’orientation n° 5, situation militaire du 27/7/1956 du 10ème. RM. Bachagha Boualam, « Mon pays la France », France Empire, 1962. Pierre Montagnon, « L’Affaire Si Salah, Secret d’Etat », Editions Pygmalion, 1987. Bernard Tricot, « Les sentiers de la paix », Plon, 1972. Michel Cornaton, « Les regroupements de la colonisation en Algérie », (préface de Germaine Tillion), Ed. Ouvrières, 1967. Les Aurésiens en immigration, militaient au sein de la Fédération de France et dans leur région de naissance donc les informations circulaient des deux côtes de la Méditérannée. Mohamed Larbi Madaci, « Les Tamiseurs de sable, Aurès Nememcha 1954-1959 », ANEP, 2001, p.191. Mohamed Larbi Madaci, « Les Tamiseurs de sable, Aurès Nememcha 1954-1959 », ANEP, 2001, p.184 et 185. Commandant Azzedine, Les Fellagas, ENAG, 1997, p.287. Commandant Azzedine, Jean-Claude Carrière, « C’était la guerre, Algérie 1954-1962 », Plon, 1992. p.425 Jean Louis Planche, « L’incroyable affaire des archives d’Algérie », Les Nouvelles littéraires, novembre 1981. Closterman, « Appui-feu sur l’Oued Hallaïl », Flammarion, 1960, p.171. Bigeard, « Pour une parcelle de gloire », Plon, 1975, p.261. Idem. Abderrezak Bouhara, « Les viviers de la Libération », Casbah, 2001, p. 94. Idem p.252. Mohamed Larbi Madaci, « Les Tamiseurs de sable, Aurès-Nememcha 1954-1959 », ANEP, 2001, p. 186. Mohamed Larbi Madaci, « Les Tamiseurs de sable, Aurès-Nememcha 1954-1959 », ANEP, 2001, p. 201. Gérard Fuchs, « Algérie, Une mémoire enfouie », Denoël, 2003. Droit de réponse de M. Salah LAGHROUR (non publié) par El Watan (*)
Salah LAGHROUR un lecteur du journal ELWATAN. (*) M. Salah LAGHROUR n'est ni un général en activité ni à la retraite. articles publiés dans El Watan du 29 et
30/3/2004 : |
1er Novembre 1954 : Commémoration du déclenchement de la guerre d'indépendance Le
1er Novembre 1954 naissait l’Algérie qui allait
accueillir quarante cinq plus tard, Kateb Yacine, l’un
des meilleurs fils qu’elle ait fécondé
et qui l’a fécondé à maintes reprises
et aux quatre coins ...... lire
l'intégralité du document PDF (lecteur PDF requis) Depuis
1962, bien des générations, par un enseignement
dévoyé d’une histoire tronquée,
par le manque de publications, par l’absence de témoignages
et, surtout, par «un matraquage» s’apparentant
à de «l’intox», ils ne savent plus
qui croire, ...
lire
l'intégralité du document PDF (lecteur PDF requis) USA - Afrique du nord : enjeux sahariens et guerre énergetique... Sans
remonter à l’époque «barbaresque»
et la capture de vaisseaux US par les «pirates»
algérois… Nous allons voir à travers quelques
textes que les USA, dès la seconde guerre mondiale,
s’intéressaient à cette région
du monde…
lire
la suite en format PDF (lecteur PDF requis)
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SITE
archéologique en péril
...Pétition pour la sauvegarde du mausolée des
rois numides IMEDGHACEN (Medracen) ..
cliquez
ici pour signer |
Retour sur un crime d'Etat - Commémoration du 17 octobre 1961 A la mémoire de Francis Jeanson
Par : Laâtra GUENTAS Si
les combattants des maquis furent le cœur de la Révolution
algérienne, les émigrés de la 7ème
Wilaya[1] alliés aux réseaux de soutien furent
ses poumons. Octobre de sang et de larmes en France patrie des « Droits Humains » Avant de se remémorer nos douloureux souvenirs, remercions chaleureusement Jean Luc Einaudi qui a su, le premier[1] tirer de l’oubli, dans la recherche universitaire sur le conflit franco-algérien, cette page nauséabonde du passé commun. La répression brutale du 17 octobre 1961 n’était qu’un maillon de la longue chaîne pratiquée sur la majorité autochtone traitée en espèce sous-humaine c'est-à-dire « race inférieure » à civiliser par la « race supérieure » composée par la minorité d’émigrés venus d’Europe ou du Moyen-Orient, qui n’étaient pas exactement des populations de première noblesse…Tocqueville, Jules Ferry et bien d’autres théoriciens de ce programme revendiquaient le slogan « des races supérieures civilisant les races inférieures ». Même Albert Camus, le nobélisé, dans ses œuvres il décrit Alger des Européens et de Pépé le Mokko, Constantine des Juifs et du Maalouf, Oran des Espagnols et de Lili Bonniche, quant aux « indigènes » (sens péjoratif) il leur accorde la place d’éléments enrichissant ses décors avec « leurs fatma voilées », leurs gourbis en terre battue ou en branchages, leurs « pittoresques tentes » voire leurs « villages nègres», leurs zaouïas, les miséreux dockers et les cireurs baptisés « yaouleds » pour faire couleur locale. Les responsables politiques, pour illustrer la grandeur de leur civilisation, montraient leur tolérance spirituelle à travers l’étatisation religieuse des autochtones et leur traitement humain en exhibant, lors des fêtes et réceptions officielles, quelques notables enturbannés dans leurs grands burnous ou les « modernisés » en costume étriqué de petit bourgeois. Depuis 1830 , par la mise en place de l’apartheid culturel, économique, juridique et politique des colonisés l’idée ou le terme de semblable était proscrit du langage colonial. La guerre d’indépendance faisait irruption dans le quotidien des Français d’Algérie et de métropole à travers la propagande politico-médiatique qui s’ingéniait à montrer les « fellagas, terroristes, rebelles » et autres « criminels au couteau entre les dents» des maquis algériens qui ne tarderaient pas à envahir les villes et campagnes gauloises. Après les enfumâdes et les massacres au canon ou au sabre des ancêtres, l’occasion d’en finir avec leurs descendants au napalm, par la « corvée de bois », à la mitraillette, au fusil, dans les baignoires y compris sur des mineurs (res)[2] ne posait pas de problème de conscience aux tenants de la « culture supérieure ». Même les « travailleurs nord-africains ou musulmans[3] » parqués dans les bidonvilles[4] ou les taudis des centres-villes devenaient dangereusement visibles en tant qu’êtres d’action. Ils quittaient l’assignation de « bicot » courbé dans les mines ou les usines, balayant les trottoirs ou suant sur les chantiers, leur visibilité devait être « karchérisée ». Les responsables du FLN basés à Tunis et réunis du 24 au 27 août 1961 prévoyaient une manifestation internationale pour fêter l’anniversaire du 1er Novembre 1954 et soutenir les négociations franco-algériennes qui « pataugeaient » à cause des exigences exorbitantes des représentants français et des divergences algériennes, entre les réformistes prêts à accepter une solution à la palestinienne et les indépendantistes qui réaffirmaient la solution finale de l’indépendance. Ces derniers savaient que seule une nation algérienne pouvait donner une citoyenneté et une dignité aux indigènes. Citoyenneté et dignité qu’ils revendiquaient, au prix du sang et des larmes depuis 132 ans, et auxquels le pouvoir colonial répondait par les déportations et les coups de canons. Le 10 octobre 1961 , les responsables de la Fédération de France décidaient, pour le 17 octobre 1961 , d’un mouvement de protestation sur l’ensemble du territoire français pour exiger des autorités françaises la fin des exactions policières contre les civils et la fin du couvre-feu appliqué aux travailleurs immigrés dont beaucoup tournaient aux rythmes des « trois huit » et qui se retrouvaient illégalement emprisonnés. Ainsi lors de la manifestation du 17 octobre 1961 , face à des cortèges de femmes, d’enfants et de travailleurs algériens désarmés la riposte policière fut une boucherie humaine qui inaugura la « Terreur d’Etat [5]» sur ses propres habitants. Les forces répressives policières furent efficacement épaulés par leurs collaborateurs « les calots bleus[6] », qu’importaient les moyens seul le résultat de l’anéantissement de l’ennemi comptait. Cette boucherie n’arrêta pas le combat, durant 15 jours des manifestations de femmes et d’enfants se déroulèrent devant les prisons, dans toutes les régions de France et l’on apprit le 29 octobre 1961 la reprise des négociations entre le GPRA et les négociateurs français. Le 1er novembre 1961 , grève de la faim des détenus algériens dans les prisons françaises, le 7 novembre ceux des centres de rétention rejoignirent le mouvement et le 16 novembre tous les étudiants algériens entamèrent, en plus, la grève des cours, ils furent soutenus dans leurs combats par les étudiants d’Afrique Noire. Bien sûr, des voix de femmes et d’hommes anonymes ou célèbres, en Algérie et en France, se sont élevées pour refuser et condamner ce qui se pratiquait en leur nom mais ces voix n’étaient pas aux commandes de l’Etat. Elles et ils s’engagèrent aux côtés des colonisés pour sauver l’honneur de leur patrie qui trahissait sa maternité « des droits humains », pour sauvegarder leur âme qui s’était fourvoyée précédemment dans le pétainisme ou pour faire respecter l’humanisme universaliste de leurs idées. Leurs réprobations et leurs soutiens ne se sont point envolés de nos mémoires ! Mais cette culture coloniale raciste survit encore auprès des descendants d’immigrés avec de nouvelles appellations « postcoloniale, néocoloniale », qui ne sentent pas toujours la qualité gustative ou odorante de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC). En France, depuis 1970 ne voit-on pas refleurir en force les tenants de la culture « judéo-chrétienne » au mépris des valeurs du socle commun républicain de ce pays qui se proclamait héritier des humanités du siècle des Lumières et des apports philosophique et juridiques de la culture gréco-latine. Donc, chaque année, sans haine ni vengeance, souvenons-nous du 17 octobre 1961 qui a inspiré à Kateb Yacine les strophes de ce poème intitulé « dans la gueule du loup » : Peuple français, tu as tout vu Oui, tout vu de tes propres yeux. Tu as vu notre sang couler Tu as vu la police Assommer des manifestants Et les jeter dans la Seine. La Seine rougissante N’a pas cessé les jours suivants De vomir à la face Du peuple de la Commune Ces corps martyrisés Qui rappelaient aux Parisiens Leurs propres révolutions Leur propre résistance. Peuple français, tu as tout vu, Oui, tout vu de tes propres yeux, Et maintenant vas-tu parler ? Et maintenant vas-tu te taire ? Par : Guentas Laâtra. _________________________________________________________________________________________________________________________________ [1] Jean Luc EINAUDI, La bataille de Paris, 17 octobre 1961 , Seuil, 1991 . [2] Stanislas Hutin, Journal de bord, Algérie Novembre 1955 -mars 1956 , G .R.H.I Toulouse, 1961 [3] Andrée Michel, Les travailleurs Algériens en France, CNRS 1956 (elle fut l’une des engagés du Réseau Jeanson et signataire du Manifeste des 121 ) [4] Monique Hervo, Chroniques du Bidonville, Nanterre en Guerre d’Algérie »Seuil, 2001 (les habitants étaient majoritairement des Aurèsiens) [5] Jim House et Neil MacMaster, Paris 1961 , les Algériens, la terreur d’Etat et la mémoire, Taillandier, 2008 [6] Rémy Valat, Les calots bleus et la bataille de Paris, une force de police auxiliaire pendant la guerre d’Algérie, Michalon, 2007
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Monographie de l'Aurès..... de 1904
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(Remerciements à Toufik qui nous a fourni ce document) |
Islamisme, corruption et culte de la personnalité ... les 3 couleurs du règne Bouteflika La « mosquée Bouteflika » coûtera 3 milliards de dollars Elle aura le plus haut minaret du monde (300 mètres) ; elle pourra accueillir 120.000 fidèles ; elle sera la 3e plus grande du monde après celles des lieux saints de l'islam, la Mecque et Médine et elle coûtera autour de 3 milliards de dollars : c’est la future Grande mosquée d’Alger, déjà surnommée « mosquée de Bouteflika ». C’est le président en effet qui veut construire, face à la baie d'Alger, cet imposant et onéreux monument, qui exigera 7 ans de travaux, plus pour se faire plaisir que pour plaire à Dieu. Le président a découvert, hier, en miniature, à quoi ressemblera « son » édifice en visitant, au palais du Peuple, l'exposition des maquettes de chacun des dix-sept bureaux d'études de 11 nationalités ayant soumissionné au projet. Parmi eux, le chef de l’état devra lui-même choisir, parmi cinq finalistes, l’heureux lauréat. Selon le cahier des charges, la nouvelle mosquée
sera édifiée sur une assiette de 20 hectares, dans
l'axe de la baie d'Alger. Elle disposera d'une salle de prière
de 40.000 places et d'une esplanade pouvant accueillir jusqu'à
80.000 fidèles et sera le troisième plus vaste lieu
de culte musulman au monde, après les mosquées de
la Mecque et de Médine (Arabie saoudite). L’Algérie a-t-elle besoin
d’une si somptueuse et onéreuse réalisation
? Alger compte pourtant trois grandes mosquées "historiques": Djamâa el-Djedid, construite en 1660, Djamâa el-Kébir, construite au XIe siècle, et la Ketchaoua, en bas de la Casbah, construite en 1794 sous les Turcs, convertie en cathédrale pendant la présence française (1830-1962), et consacrée à nouveau en lieu de culte musulman après l'indépendance. Depuis 1962, l'Algérie a mis en chantier une mosquée par jour. Elle en compte actuellement 15.000 en activité et 3.400 en construction, selon les chiffres officiels. |
AMUSSU
AGHERMAN N WAWRAS
- MOUVEMENT CITOYEN DES AURES
Déclaration
du MCA à l'occasion de Yennar 2959 :
lire la déclaration en français (PDF) lire la déclaration en arabe (PDF) |
Documents
téléchargeables
Combat National algérien - par Djemaâ Djoghlal - téléchargez le document : Cliquez ici pour le format PDF Mémoire immigrée - par Djemaâ Djoghlal - téléchargez le document : Cliquez ici pour le format PDF Aurès : révolte de 1916 - par Ammar NEGADI - téléchargez le document : Cliquez ici pour le format PDF |
Aissa
Jermouni U Herketh (reprise) ... écoutez la légende qui
traverse les époques. La voix des Aurès : Yemma hreg ni l hoummene |
Le
thème abordé par l'artiste est plus que jamais d'actualité en ces
temps troubles où la bête immonde n'est pas si inerte que ça !
Pièce de l'ecrivain-dramaturge algérien Slimane Benaissa - BABOR GHRAK ( le bâteau sombrant) . Ca vaut le détour ( en arabe dialectal algérien -en trois parties format mp3 - nécessite une ligne haut débit) : BABOR-GHRAK 1 BABOR-GHRAK 2 BABOR-GHRAK 3 |
Usurpation
rétroactive
Une généalogie mythique déconstruite par les faits historiques, d’hier à aujourd’hui . Par : Djemaâ Djoghlal A travers son « essai généalogique » Gisèle Halimi nous convie à une généalogie usurpée. Sa démarche gomme l’évolution historique des civilisations qui ont construit cette région de l’Algérie où l’auteur place l’action du récit «de son ancêtre judaïsée, la Kahina, qui en 683 prit la tête de sa tribu juive et noble », page 58. Il ne s’agit pas de polémiquer, le travail sera réalisé par les historiens Algériens, mais de s’interroger sur ce besoin d’une diaspora planétaire de nous imposer SA généalogie tronquée. Donc, comment tenter de départager l’Histoire d’un peuple de la mythologie d’une communauté ? Pourquoi et à quelles fins s’est-elle livrée à cette confusion entre une analyse historique et une approche mémorielle, s’agit-il de flatter son ego ? Dans ce cas, pourquoi cette quête inassouvie de reconnaissance biographique que n’ont pas abordée Germaine Tillion, Simone de Beauvoir, Andrée Michel et bien d’autres engagées bénévoles du siècle, que ce soit pour les décolonisations des peuples ou « la naissance d’une liberté » des femmes au XXe siècle ? Certes, sa filiation biologique, culturelle et religieuse exige une continuité dans la mémoire communautariste , l’intensité traditionnelle et traditionaliste de la diaspora juive lui transmet et lui demande un rôle parmi « le peuple de la mémoire », n’est-ce pas sa communauté qui inventa « le devoir de mémoire » que certains historiens laïcisés qualifient de « mémoire pathologique ». Son confrère Jacques Vergès explique sa propre pathologie en écrivant : « pas besoin de psy, c’est ma vie qui explique ma très grande sensibilité à la question coloniale » , ....... lire la suite en PDF |
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Concorde civile dîtes-vous ? En
quelques mots : de-ci, de-là
Par Leïla Aslaoui 1)
Réconciliation nationale : La presse de la semaine
écoulée (1er/6 avril) a rappelé la situation
de grande précarité à laquelle sont confrontés
les patriotes. ( Liberté 5 avril 2006). Les patriotes, ce sont
ces hommes jeunes et vieux qui ont défendu bec et ongles l’Algérie
républicaine contre la barbarie terroriste islamiste. Ils l’ont
fait avec abnégation, au péril de leur vie et celle
de leurs proches.
Aujourd’hui, les voici voués aux gémonies. Comment en aurait-il été autrement lorsqu’on sait : “Qu’il faut être terroriste pour avoir des droits” ainsi que l’a déclaré l’un de ces combattants républicains au journaliste ? Il n’y a pas si longtemps, l’enterrement de feu Cheikh El- Mekhfi, chef des Patriotes dans la région de Lakhdaria, avait suscité une profonde et réelle émotion. C’était un des nôtres qui s’en était allé. Aujourd’hui, bourreaux et victimes étant mis dans le même sac, selon les dispositions de la charte, être patriote c’est être “coupable” d’avoir permis aux populations des villages et hameaux isolés de respirer, de dormir en toute sécurité et de ne plus être tétanisés par les terroristes islamistes qui ne rôdaient pas là où étaient les Patriotes. Cheikh El Mekhfi m’avait dit un jour : “L’amour de la patrie fait partie de la foi”. S’il était encore parmi nous je lui aurais alors répondu : “Que la patrie c’est surtout là où l’homme juste n’est pas opprimé. C’est là où le criminel est châtié et la victime protégée”. Sans doute, Dieu, dans sa bonté, a-t-il épargné à Cheikh El Mekhfi les souffrances que nous inflige la monstrueuse chose qu’est la réconciliation nationale ? Allons-nous tous abandonner les Patriotes ? Non et mille fois non ! Leur combat est notre combat et leur précarité, leurs humiliations sont insupportables, car pour tous ceux qui n’étaient pas planqués durant les années infernales du terrorisme islamiste, les sacrifices consentis par les Patriotes demeureront éternellement des faits d’armes dont nous serons toujours fiers et dont l’Algérie n’a pas à rougir. 2) Réconciliation nationale encore : On régularise à tour de bras les “amours” nées dans les montagnes, entre les terroristes islamistes et leurs femmes. Je dis bien montagnes et non maquis, car j’ai appris enfant, en 1954, que les maquis c’était là où des hommes avec un H et des femmes avec un F se battaient pour une Algérie libre. Depuis, je m’interdis de confondre les combattants et les criminels de la pire espèce. Je disais, donc, que les unions par Fatiha étaient régularisées par les tribunaux. Rien de bien original puisqu’il suffit, selon la Charia de ramener deux témoins, qui ont assisté à la cérémonie religieuse, pour voir son concubinage se transformer en mariage quand bien même le mari ne serait plus de ce monde. Rien de particulier si ce n’est que l’on ne sait plus quoi faire pour faire plaisir aux terroristes islamistes. Et les filles violées par ces mêmes terroristes qui s’en occupe ? Et leurs enfants ? (en cas de grossesse). Bientôt, après avoir décidé de les indemniser (de quoi ?), de les loger, de les réintégrer aux anciens postes de travail, de les nommer “les repentis” dans aucun acte de repentance, le pouvoir va élever une stèle pour les remercier d’avoir “consenti” des “sacrifices” à la nation en lui ôtant ses meilleurs enfants”. Une chose est sûre : ce même pouvoir a mis en place avec la charte des produits inflammables dont la haine. Et il est à craindre dans les années à venir, une récidive de la violence. Comment, en effet, supporter, sans mot dire, que d’anciens terroristes islamistes “prennent les magasins du nouveau marché à Larbaâ ?” (un patriote Liberté 5 avril 2006). Comment admettre que celui qui a tué le fils, le père, ou l’époux se promène dans la cité, en toute impunité mais surtout en toute insolence ? Comment le bourreau et la victime peuvent-ils vivre côte à côte ? Qui peut imaginer une telle ignominie ? 3) Réconciliation nationale encore : Ali Benhadj, dont les sinistres états de service ont été longuement rappelés par Le Soiret Liberté(4 avril 2006) a déclaré au journal français Le Monde que : “Ni les décideurs militaires, ni le président Bouteflika ne peuvent m’interdire de faire de la politique.” Côté M. Bouteflika, la réponse serait que ce dernier ordonne l’application des dispositions de sa charte : “Toute déclaration de nature à jeter le discrédit sur les institutions de l’Etat est sanctionnée pénalement”. “Ceux, stipule le texte, qui ont été impliqués dans la tragédie nationale n’ont plus le droit d’exercer des activités politiques.” Une interview politique n’est-elle pas une activité politique ? Ali Benhadj n’est-il pas responsable et coupable des années de terrorisme ? La réponse à cette dernière question se trouve dans les propos de ce sinistre personnage lorsqu’il déclare que “les gens du Livre (questionné sur l’assassinat des moines de Tibhirine) méritaient de mourir lorsqu’ils se sont offusqués.” Ni regrets, ni pardon pas même pour nos amis de la communauté chrétienne qui ont été assassinés parce qu’ils ont choisi de rester en Algérie. Benhadj persiste et signe. A M. Bouteflika de gérer désormais “ses monstres” dits repentis. Quant aux décideurs militaires, Benhadj sait pourtant depuis 1990 qu’il ne faut jamais jouer dans la cour des grands lorsqu’on est un lilliputien. Il faut rappeler que Benhadj est courageux seulement lorsqu’il parle... Il a toujours encouragé les autres en demeurant bien enfermé chez lui ou en prison là où est sa place. Puisque la charte pour la réconciliation est rejetée par la majorité des familles des victimes du terrorisme, par les Patriotes, et même par les terroristes absous et autres acolytes, il serait intéressant de jouer : “A qui veut gagner des millions ?” Pour savoir qui a voté “oui” à cette charte et d’où est sorti le score de 98%. Que les joueurs ne répondent pas tous à la fois, je connais la réponse ! Eux aussi ! Seulement voilà ! Le 98% ne parviendra absolument pas à apaiser les esprits et surtout les mémoires ensanglantées. 98% ou pas, un déni de justice demeurera un déni de justice. La seule bonne nouvelle est que le ministre de l’Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, ait annoncé que les ex-enseignants devenus terroristes ne seront pas réintégrés. Ceux qui n’aiment pas monsieur Benbouzid — et je n’en fais pas partie — doivent lui reconnaître la qualité de ne pas être islamiste, lui dont la fille a failli être kidnappée durant les années de terrorisme. Sera-t-il pour autant en osmose avec son président ? Là est la question. En tout état de cause, aucune loi, aucun décret ne peuvent contraindre un employeur — Le code du travail ne le prévoyant pas — à réintégrer les terroristes islamistes. Peut-être faudrait-il penser à exécuter les décisions de justice ayant acquis l’autorité de la chose jugée dont sont détenteurs de nombreux travailleurs licenciés abusivement. Des travailleurscitoyens qui ne sont pas des criminels. Pour cela, il y aurait lieu pour M. Bouteflika de s’occuper et de se préoccuper du sort de ces Algériens qui n’ont pas pris les armes contre la République plutôt que de focaliser toute son attention sur les islamistes et les terroristes islamistes. Seulement voilà ! Le journal Le Point n°1750, 30 mars 2006, nous apprend que “M. Bouteflika s’islamise” ! Le journaliste aurait dû interroger les Algériens, il aurait alors compris que sa “découverte” est tardive. Nous, nous savons qu’islamisme et bouteflikisme font très bon ménage depuis très longtemps, depuis le jour (entre autres exemples) où M. Bouteflika a déclaré que : “L’arrêt du processus électoral était une première violence.” Et que le code de la famille n’a connu aucun changement majeur à même de nous renseigner sur un projet de société moderne et républicain. Sans oublier bien évidemment la “charte” de l’impunité des terroristes islamistes. 4) Amendements au code pénal : La presse a consacré également quelques articles autour de l’avant-projet portant amendements au code pénal. Il s’agit, notamment, de “la période de sûreté” prévue dans les atteintes à la sûreté de l’Etat, les détournements d’aéronefs, etc. C’est-à-dire les crimes les plus graves prévus et réprimés par le code pénal. Les juristes savent que les mesures de sûreté et la notion de période de sûreté qui y sera jointe sont des règles mises en place à titre préventif. Rien d’original à cela. Cependant, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’efficacité de dispositions pénales renforcées en matière de lutte anti-terroriste lorsque celle-ci s’achève en fin de parcours par l’absolution et l’impunité pour les auteurs, complices et commanditaires de ces crimes ? Deux autres articles (303 bis et 303 1 bis) viendraient quant à eux préserver la vie privée des individus en réprimant “ceux qui capteraient, enregistreraient ou transmettraient des communications, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ou l’image d’une personne à une peine délictuelle de 6 mois à 3 ans”. Il reviendra au juge d’apprécier le caractère privé, élément matériel de l’infraction. Il est prévu que lorsque ces faits sont relatés par voie de presse, le délit devient un délit de presse. Qui serait contre la protection de la vie privée des personnes et de leur image ? Il resterait tout de même à élucider le pourquoi de telles dispositions en ce moment précis. Qui vise-t-on ? Et que vise-ton ? Enfin, quid des citoyens qui sont écoutés par des instances de l’Etat curieuses de savoir ce que ces Algériens disent et font dans un cadre strictement privé ? La réponse n’est pas dans le code pénal, ni dans l’avant-projet des amendements. A chacun sa recette ! Pour ma part, ayant eu à subir ces écoutes indiscrètes avant et après le 8 avril 2004, j’ai demandé, un matin que j’étais en conversation téléphonique avec ma mère, à M. “écoutes” d’éteindre son portable fort gênant. Il l’a fait... Comme quoi il suffit de demander pour être servi ! Sur cette question donc, ne cherchez pas de réponse pénale : vous n’avez plus le droit d’écouter et de rapporter les propos d’un responsable politique prononcés en privé. Il a le droit de vous écouter. Un journaliste a établi un lien entre ces propositions d’amendements et les dispositions de la charte. Pourquoi pas ? Mais cela va bien audelà. Notamment pour les journalistes dont les libertés d’informer et d’être informé s’en trouveront sacrément rétrécies. 5) Journalistes encore : Le 2 avril 2006, la presse indépendante faisait état de l’arrestation d’un journaliste d’ El Khabar, sommé de révéler manu militari ses sources à propos du recrutement des terroristes absous par le GSPC. La lecture des faits, nous laisse deviner qu’il s’agissait d’une note interne envoyée par la DGSN aux services de police concernés. S’il revient à la justice sereinement de déterminer la responsabilité, les mobiles des deux policiers impliqués dans cette affaire, il n’en demeure pas moins que la brutalité du traitement réservé au journaliste dans les locaux de la police est révoltante et totalement injustifiée. (Jusqu’à lui interdire de téléphoner au directeur du journal en violation de l’article 5 1 bis 1 du code de procédure pénale). Mais pour autant, pour quelles raisons cultivons-nous ainsi l’amnésie ? Est-ce plus confortable ? Il faut le croire, puisqu’il suffirait de se souvenir qu’en 1993, pour une prétendue “divulgation d’un secret/défense”, Nacéra Benali, Omar Belhouchet, Taïeb Belghiche, Ahmed Anceur du journal El Watan ont subi un interrogatoire musclé pour être relaxés en février 2000. (Affaire des gendarmes assassinés à Ksar-El- Irane). Il suffit aux uns ou aux autres de lire l’ouvrage de Ahmed Anceur Encre rouge : Défi des journalistes algériens (Editions d’ El Watan) pour connaître dans les détails (pages 192 à 200) ce qu’est un interrogatoire musclé. Aurait-on oublié que le 14 juin 2006, Mohamed Benchicou, journaliste, aura purgé sa peine de 2 ans pour ses écrits et ses convictions. Et parce qu’un ministre avait juré qu’il “paierait” ? Le verrouillage politique est une réalité. Les seuls à ne pas le subir sont les égorgeurs de nourrissons. Ce sont bien les seuls. Pour ma part, j’ai toujours en mémoire les propos d’un policier chargé d’assurer ma protection durant la décennie rouge. Un jour que je voulais faire la conversation avec lui sur la démocratie, histoire de lui raconter quelque chose... il me répondit : “Madame aujourd’hui je vous protège, si demain on m’ordonne de vous frapper, je le ferai”. Ce sont les mêmes policiers qui se sentaient pousser des ailes lorsque nous étions à leurs côtés et aux côtés de leurs familles durant les années de terrorisme qui nous frappèrent avec une haine insoupçonnée, M. Abdelhak Brerhi, Madame Anissa Benameur et moi-même le soir du 8 avril 2004, place du 1er-Mai. Notre délit ? Exister et avoir assumé notre soutien (inchangé) à M. Ali Benflis. Tout ceci pour dire qu’il se passera encore beaucoup de temps avant que les aveux ne soient “extorqués” avec une tasse de café par les policiers. Mais les libertés ne sont jamais un cadeau. Elles s’arrachent. 6) Santé : Le 1er avril — et ce n’était pas une farce — M. Amar Tou, ministre de la Santé, a annoncé qu’à dater du 30 juin les malades n’apporteront plus, lors d’une hospitalisation, leurs couvertures et leurs draps. Facile, me direz-vous ! Aux mois de juin/juillet, les couvertures et les couettes sont inutiles. La canicule suffit. Mais pourquoi une telle mesure ? Parce que “nous introduisons, a dit M. Tou, des bactéries dans les hôpitaux”. Encore notre faute... Toujours de notre faute. Les cafards, la pénurie d’eau, c’est à cause des couvertures et des draps des malades. La tuberculose, voire la peste qui reviennent, c’est certainement à cause de cette literie ! N’importe quoi ! Ce n’est pas tout : le ministre a promis que nos hôpitaux deviendront des “cinq étoiles” et nous n’irons plus, a-t-il ajouté, en France pour nous faire soigner. Allons, allons M. Tou ! Entre ceux agonisants, qui ont eu une prise en charge médicale parce qu’on savait qu’ils reviendraient dans un cercueil et ceux auxquels elle a été refusée, ils sont plutôt rares les Algériens qui se bousculent devant le portillon de l’hôpital du Val-de-Grâce ! Laissez-nous nos draps et nos couvertures car nous ne vous demandons rien, vous qui pouvez Tou ! 7) Arabisation : Il a suffi que de jeunes adolescents (tes) algériens aient envie de subir l’épreuve enrichissante de la dictée française à Blida (lycée El Feth) pour que le parti islamiste Islah initie une prochaine question au chef du gouvernement sur les raisons de la non-application de la généralisation de la langue arabe. Au fait, pourquoi certains d’entre eux font-ils l’effort de parler un français plus qu’approximatif alors même qu’on s’adresse à eux dans un arabe châtié ? On peut leur proposer une dictée à leur portée, une dictée en français bien sûr ! 8) Emeutes - Emeutes.... Réghaïa, Souk-Ahras, Morsott (Tébessa), Bouira, Boumerdès. On a sorti les drapeaux, on défriche, on peint ou repeint pour le 8 avril ... mais les émeutes sont là et bien là. Emeutes + émeutes... 9) Zahouania est de retour Précision capitale : Je n’aime absolument pas la musique raï et ne l’écoute jamais. L’andalou et le chaâbi sont mes genres musicaux, ceux que je goûte et apprécie avec la musique kabyle et chaouie. Ceci étant dit, l’information donnée il y a quelques jours par “El Bahdja” (radio) selon laquelle la chanteuse de raï a sorti son dernier album, ne m’a pas laissée indifférente. Savez-vous pourquoi ? Parce que ceux qui se sont érigés en moralisateurs en l’expédiant récemment aux Lieux Saints en sont pour leurs frais. Zahouania veut demeurer “chaba” et ne pas devenir “hadja”. Un pied-de-nez à ceux qui l’ont envoyée aux frais de la princesse à La Mecque ! Et dire que tant et tant de démunis rêvent d’accomplir leur pèlerinage chaque année ! Est-ce qu’une bonne action se fait avec les deniers de l’Etat ou avec ses deniers propres ? Est-ce qu’une bonne action doit se faire en direction des plus démunis ou en direction de ceux qui peuvent se prendre en charge ? Zahouania quant à elle veut rester “chaba”. C’est son droit. Qui a dit que les femmes manquaient de cran ? Dans quelques jours, M. Bouteflika bouclera deux années de son second mandat. Qui osera nous convaincre que notre Algérie se porte bien ? Les partisans de M. Bouteflika ? Certainement ! Je ne voulais pas dire partisans — concept qui revêt une grande noblesse — mais plutôt courtisans, eux qui flairent en ce moment d’où souffle le vent... L. A. De la mémoire d’une “canaille (1)” colonisée au vécu d’une “racaille” immigrée, Mesdames et Messieurs les colonialistes d’hier et révisionnistes d’aujourd’hui, avez-vous oublié (2) ?
Par Djemaâ Djoghlal
[1]
[1] Johnny Rives, “C'était ça ma guerre…”
récit, Ed Audibert, octobre 2005, p. 115. Le
cri de la veuve d’une victime du terrorisme Par :Mme Veuve Zinou
Amnésiques,
réveillez-vous ! La
femme, une menace qui pèse sur la pureté religieuse
! Annonce
d’un nouvel ordre national interne par les islamistes Viol
terroriste comme nouveau concept Ces
chiens assoiffés de sang M. Z. |
Artistes chaouis auréssiens
: marginalisation et acharnement officiels. |
Massinissa , un chanteur brimé in : http://membres.lycos.fr/zalatoo/ Il s’agit d’un chanteur chaoui , qui a le tort aux yeux des autorités algériennes de chanter en langue berbére (tachawit). L’entv , ne l’a jamais sollicité et lui préfére des chanteurs s’exprimant en langue arabe genre cheb khalas et autres chebs de pacotille. Le fait qu’en Algérie , l’artiste n’ait pas de statut favorise la floraison de pseudo-artistes n’ayant aucun talent et se contentant de reprises d’anciens succés . Ce « phénoméne » touche aussi , hélas la musique kabyle avec le nouveau style « rai-kabyle » représenté par Mohamed Allaoua et autres Boualem Chaker l’invité fétiche de l’entv sur fond de musique « robotisée » et de rythme « zdeg rdeg » chére a Hassiba Amrouche…. Plus de place aux chanteurs engagés et contestataires , ce que m’a dit Massinissa m’a fortement révulsé : tout a été fait pour le dégoûter , lui mettre les bâtons dans les roues . Par contre des hassane dadi , katchou et autres khalas se font régulièrement inviter par l’entv et aussi à la fameuse année de l’Algérie en France , car ils chantent en arabe et maintiennent l’endormissement des chaouis. Massinissa, est auteur-compositeur , ce qui lui permet d’être indépendant il vit dans la misére dans un village dans les aurés et malgré cela , vient de finir un album mais aucune maison de disques ne veut de lui (peur de represailles) . Il a même tourné un clip à Alger , mais l’entv a refusé de le diffuser , berbére television pourrait-elle le faire ? (En ouvrant une rubrique « musique chaouie ») . Azwaw production pourrait-elle faire quelque chose ? Il cherche donc une maison de disques qui pourraît l’accepter (il manipule a merveille la guitare et a une voix magnifique). Aussi , un appel aux organisateurs des soirées kabyles en France , pourriez-vous l’inviter ? Ce serai un service à la musique berbère et une victoire même minime sur les tentatives de médiocrisation de la musique berbère par le pouvoir Algérien arabo-baathiste et réhabiliter ce talentueux artiste dont nous pouvons entendre quelques une de ces chansons sur le site chawinet.com . Ce sera aussi un démenti à l’idée qui voudrait que les kabyles se soient désolidarisés des chaouis. C.Ahmed |
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