Source
: Forum du site
post : Aksel
Voici la légende
du grand -Roi Baghaï- telle qu’elle est racontée dans TOUS
les Aurès.
Cette version est tirée de: Revue africaine 1879.
En ce temps là (
durant l’invasion hilalienne), un roi nommé Baghaï, avait
sept filles :
Mtousa, Khenchela, Skikda,
Meskiana, etc., toutes riches comme leur père.
Une épaisse forêt d’oliviers s’étendait entre
le domaine de Baghaï et de sa fille Mtoussa, et le pays était
si sûr que tous les jours le roi envoyait à sa fille un mulet
chargé de figues sans conducteur; le mulet suivait son chemin dans
la forêt, présentait lui-même sa charge à Mtoussa,
et revenait vers Beghaï portant des raisins.
Or, il arriva que le mulet revint un jour sans raisins; Baghaï fit faire
des recherches, et ses serviteurs découvrirent dans le Adhrer
Lmehmel (Djebel Mehmel) la trace des pas d’un chameau. Cet
animal ne pouvait être que la monture d’un envahisseur arabe.
Aussitôt Baghaï écrivit à ses filles
de fuir en emportant leurs richesses. Lui-même fit enlever tous les
trésors de son palais, et n’y laissa que deux colombes dont l’une
était complètement plumée.
Les Hilaïlia ( hilaliens) se répandirent dans
le pays, le trouvèrent abandonné, et parvinrent rapidement au
château de Baghaï. Toutes les portes en étaient ouvertes,
exceptée celle de la chambre qui contenait les colombes. Quand ils
l’ouvrirent, un des deux oiseaux s’envola; l’autre resta
entre leurs mains, mais ils trouvèrent un billet sous son aile; on
y lisait :
“ la colombe s’est envolée avec ses plumes;
garder l’oiseau déplumé.”